Tuesday, April 21, 2015

Le pouvoir du partage

Salutations

Bien vrais que le temps du Carême est fini, mais il devrait perpétuellement être en nous de manière permanente dans notre vie de touts les jours, et avec lui nous sommes invités à reprendre avec enthousiasme l’entraînement au jeûne, à la prière et au partage. Il ne s’agit pas seulement de partager des biens et de l’argent, mais aussi de partager son temps pour en donner aux autres, de partager les idées, les intuitions qui nous animent. Mais j’entends souvent des personnes qui expriment le désir de partager et qui avouent ne pas pouvoir. Il faut alors chercher pourquoi on ne peut pas partager. Pour ce qui est du partage matériel, il est souvent question de difficultés financières : famille à charge, emploi instable, etc. Ces motifs sont effectivement raisonnables : il ne s’agit pas de faire subir à la famille les conséquences de notre générosité. Au contraire, c’est en famille que l’on peut décider de poser des actes de générosité. Lorsque les enfants ne voient jamais leurs parents avoir des gestes de générosité, il s’établit dans leur cheminement éducatif une carence grave. L’attitude du don risque de ne pas s’installer dans leurs comportements et les conséquences peuvent être multiples. Apprendre à donner fait partie du capital de vie que l’on peut offrir à un enfant :

donner de ses forces, de son temps, de ses compétences.

Dans une vie sans partage, le souffle manquera et l’usure prendra vite le dessus. Il me semble donc que l’enjeu du Carême peut consister à améliorer notre capacité à donner et à partager : il y va de la réussite de notre vie humaine et chrétienne. Le principal obstacle au don de soi, c’est la peur de se mettre dans une situation d’insécurité. L’insécurité est un sentiment qui donne le vertige. Alors, on accumule de l’argent, des objets, du temps pour soi, etc. Mais le chrétien, au seuil du Carême, doit savoir qu’il trouvera la sécurité dans son rapport confiant avec le Seigneur. Il sait que le Seigneur est amour et miséricorde. Le Carême, par la prière, la vie en Église, l’entraînement du cœur, nous aide à entrer dans une sécurité spirituelle. Alors, on ne perçoit plus le fait de donner son temps et son attention aux autres comme un risque de se perdre soi-même. Les objets et les biens matériels retrouvent leur juste place ; ils ne sont plus des remparts nécessaires pour survivre. Les psychologues nous ont aidés à comprendre que l’enfant a besoin d’être aimé pour entrer dans le monde avec assurance. De même, il faut au chrétien la conscience d’être aimé de Dieu pour aller généreusement au monde dans la joie et la confiance. Il est temps pour nous de redécouvrir que nous pouvons partager. Cette question n’est pas seulement morale, elle est d’abord spirituelle.Continuons le Carême de manière permanente.

Communauté Chrétienne
L'ordre des hospitaliers de
Saint-⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Jean-⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠de-⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Dieu

Fraternellement
Monsieur Patrice Joseph Lamballe